Insectes à croquer par Sarah Schmidt, de World Ark Contributor

Mon repas était en train de s’échapper. Mais je suppose que c’est ce qui arrive quand vous décidez comme moi, de préparer un lot de Mix Chex (NdT: type de repas américain largement basé sur des céréales de petit-déjeuner) contenant des criquets. Ce n’est pas après avoir lu un article traitant du caractère savoureux des insectes comestibles, mais trois, et cela en l’espace de quelques mois, que je décidais qu’il me fallait le constater par moi-même.
J’ai donc acheté un livre de cuisine de niveau débutant et envoyé à mon mari à PETCO (NdT: magasin spécialisé dans la vente de produits destinés aux animaux domestiques et notamment vendant de la nourriture) afin qu’il s’y procure des criquets vivants. Et c’est ainsi que j’en suis venu à pourchasser frénétiquement plusieurs dizaines d’insectes sautillants pour les déposer dans une passoire en plastique afin de pouvoir les y rincer. Et finalement les manger.
Mais je ne suis pas la dernière à ingurgiter des créatures à six pattes. L’entomophagie – le fait de manger des insectes – est une mode qui prend de l’ampleur. Les gens mangent dorénavant des insectes lors de dîners chics à New York, on les trouvent dans des chaines de nourriture Locavore (NdT: Locavore est un mouvement prônant la consommation de nourriture produite dans un rayon allant de 100 à 250 kilomètres maximum autour de son domicile.) à San Francisco ainsi que dans des restaurants de Chefs célèbres de Los Angeles jusqu’à l’Indiana en passant par les Pays-Bas. Les amateurs prétendent que les insectes sont en passe de devenir dans les prochaines années aussi populaire que les sushis le furent dans les années 80. Mais cette tendance n’est pas seulement réservée aux intrépides gourmets cantonnés dans les pays occidentaux.
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En Asie du Sud, en Afrique centrale et en Amérique latine, là ou manger des insectes comestibles a toujours été habituel,  des experts en développement, y compris ceux de la United Nations Food and Agriculture Organisation, intensifient leurs efforts afin d’inclure les insectes comestibles dans la lutte contre la pauvreté et la malnutrition car il s’avère que les insectes s’inscrivent dans un développement durable et sont une source peu coûteuse de protéines. De plus, élever, récolter et vendre ces mêmes insectes comestibles se veut être une excellente opportunité de développement de petites entreprises pour les populations vivant dans les pays en voie de développement. De ce fait, peu importe qui vous êtes ou où vous vivez, mais il est fort probable que l’opportunité de manger un grillon savoureux, un ténébrion ou une libellule nymphe se présente dans un futur proche.
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De nombreuse indices laissent à penser que ne pas manger d’insectes est fort étrange. « En réalité, la seule chose qui nous en empêche, c’est le conditionnement culturel», a déclaré David Gracer, promoteur de l’entomophagie et propriétaire de Small Stock, une entreprise basée à Providence, RI, s’occupant de la distribution et de l’organisation d’évènements spéciaux tournant autour de la restauration à base d’insectes. Après tout, les insectes comestibles sont largement disponibles. Au moins 1700 espèces sont mangeables, selon les dernières estimations de l’UNFAO (United Nations Food and Agriculture Organisation).
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La plupart de ceux-ci peuvent être préparés de manière à ce qu’ils soient savoureux ou même délicieux. Et la plupart sont aussi très nutritifs. Les insectes contiennent plus de protéines par gramme que la viande, ainsi qu’un large éventail de vitamines et de minéraux. Et si on prend en considération le fait que la population mondiale devrait s’accroître de 7 à 9 milliards d’individus en 2050, les insectes représente une source durable et attractive de protéines par rapport aux autres sources de protéines animales.
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Ils exigent beaucoup moins d’espace, d’eau et d’autres ressources – il faut 10 livres de nourriture pour produire une livre de bœuf alors qu’il en faut seulement six  pour obtenir une livre de d’insecte comestible. Ils produisent également moins de déchets – 80% d’un criquet est comestible après traitement, alors que seulement 55% d’une vache ou 70% d’un cochon ne l’est.

Publié par

Romain Fessard

J'en suis convaincu, les insectes comestibles deviendront bientôt une catégorie d'aliment à part entière, appréciés pour leurs saveurs et leurs avantages nutritionnels.

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