L’instinctothérapie : et si c’était le secret d’une alimentation saine et naturelle ?

L’instinctothérapie : remontons au plus loin de notre histoire et de l’alimentation des hommes préhistoriques. Vous imaginez facilement une famille d’Homo Sapiens-Sapiens en repas autour d’un gros mammouth ? Ce type d’instant existait mais n’était pas le quotidien de nos ancêtres.

Insectes comestibles et végétarens
L’instinctothérapie

Il est fort à parier que le régime de nos ancêtres se rapprochaient de celles pratiquées par nos cousins : les grands singes. Avec une alimentation particulièrement frugivores, les singes se nourrissent en grande partie de verdure et de fruits mais aussi de beaucoup d’insectes qui peuvent constituer 20% de leur alimentation ! Ils tolèrent un peu de viande et de poisson quand ils en trouvent. Le métabolisme humain et celui des grands singes est quasiment le même, il fait intervenir les mêmes enzymes.
Et si les principaux maux de l’humanité étaient liés à l’abandon progressif de cette alimentation intuitive ? Devrait-on réévaluer notre consommation de viande et de produits carnés pour de l’insecte ? On creuse le sujet avec vous

Les insectes auraient permis notre évolution

Il est difficile de rechercher les traces chez nos ancêtres d’un régime alimentaire basé sur les insectes à cause de la conservation très aléatoire des « restes » d’insectes. Pour la nourriture carnée, les restes sont facilement identifiables (os etc) mais les insectes ? Les cuticules des insectes de par leurs tailles et leurs matières ne résistent pas au temps de la même manière que les os, quant aux insectes mangés au stade larvaire (exemple vers à soie) encore moins !
Mila Tommaseo Ponzetta (université de Bari, Italie) et Maurizio G.Paoletti (université de Padoue, Italie) se sont interrogés sur le rôle alimentaire des insectes dans l’évolution humaine. Ils ont voulu remettre à leur juste place ce qu’a pu représenter la consommation d’insectes pour les hominidés. Ils vont même jusqu’à affirmer combien ils ont été indispensables dans l’évolution humaine. Pour eux, le système digestif humain étant adapté à un régime riche en protéines, les insectes comestibles ont probablement été essentiels à nos ancêtres lors de périodes de famine.

L’instinctothérapie

L’instinctothérapie pousse les pratiquants à se tourner vers les insectes
L’instinctothérapie est une pratique alimentaire crudivore fondée en 1964 par le suisse Guy-Claude Burger. Il part du principe que le système digestif de l’Homme n’a pas pu évoluer génétiquement au point de repenser notre alimentation complète telle qu’elle est pratiquée actuellement : viandes animales en excès, alimentation pauvre en fibres etc… L’instinctothérapie vise à éviter les artifices ou ce qui pourrait altérer l’odeur et à « laisser l’instinct alimentaire réguler spontanément l’équilibre nutritionnel et à garantir le fonctionnement correct du métabolisme. » Les gens qui pratiquent cette façon de s’alimenter disent que leur instinct les porte facilement vers la consommation d’insectes.
Dans cette même lignée, il a été remarqué que certains singes – grands amateurs d’insectes – semblaient préférer parfois certaines espèces de fourmis à d’autres. Le tout semblait être mangé de façon aléatoire. Après étude, il s’avérait qu’en fonction de leurs besoins en vitamines, les singes s’adaptaient et mangeaient l’espèce de fourmis / d’insectes associées et ce sans tableau de valeurs nutritionnelles 😉

L’insecte : un alicament ?

Le terme alicament est la contraction d’aliment et de médicament. Les alicaments (de la contraction des mots «aliment» et «médicament») ne nous veulent, par définition, que du bien : ils ne se contentent pas uniquement de nous nourrir, ils nous soignent aussi ! On appelle alicament naturel un aliment d’origine végétale ou animale dont les propriétés nutritives et curatives ne sont dues qu’à ses substances propres (ses vitamines, ses minéraux, etc.). Si certains sont parfaitement connus et assimilés par la plupart d’entre nous (baies de goji, chia, canneberges) d’autres sont moins familiers voire complètement ignorés comme les insectes.
En Europe Occidentale, les vertus médicinales des insectes comestibles sont encore très ignorés, on accorde plus volontiers ces temps-ci une place aux plantes. Ailleurs, la médecine traditionnelle les utilise depuis longtemps. Les mille-pattes sont utilisés en médecine traditionnelle coréenne pour soigner l’arthrite tandis que la médecine tibétaine traite les personnes présentant certaines affections cardiaques et rénales, ainsi que des dysfonctionnements de virilité avec Ophiocordyceps sinensis (un insecte-champignon).
Arnold Van Huis (université de Wageningen, Pays-Bas) à la suite d’une recherche bibliographique et d’enquêtes sur le terrain a étudié l’utilisation des Arthropodes pour leurs propriétés curatives et stimulantes dans plus de vingt pays de l’Afrique sub-saharienne. Selon lui, le mot même de médecine a des origines entomologiques puisqu’il provient de “mead”, une boisson alcoolique à base de miel fermenté aux vertus curatives.
Enfin, des discussions et études démontrent que l’abandon de l’entomophagie – modernisation oblige – pouvait parfois être corrélé avec l’apparition conjointe de maladies liées à l’alimentation*.

*Revue Insectes – 2001

Publié par

Romain Fessard

J'en suis convaincu, les insectes comestibles deviendront bientôt une catégorie d'aliment à part entière, appréciés pour leurs saveurs et leurs avantages nutritionnels.