Dans cette famille d’insectes, on trouve principalement les punaises, les cigales, les fulgores, les pucerons et les cochenilles. En majorité, ils sont phytophages, car ils se nourrissent des sucs contenus dans les plantes et les végétaux. Certains sont considérés comme nuisibles, car ils font mourir de nombreuses plantes. D’autres, au contraire, sont utiles pour la planète et nous allons voir pourquoi. L’étude de ces drôles d’insectes est intéressante à réaliser, car ils présentent souvent des particularités méconnues. Quelques explications sont nécessaires.

Le mode de vie et les caractéristiques des hémiptères

On les trouve souvent sur les écorces des arbres, sur les fleurs des champs ou sur les feuilles de certaines plantes. Ils hivernent souvent sous terre, dans les fissures des troncs ou sous les feuilles mortes. Les caractéristiques des hémiptères sont surprenantes. On constate d’abord chez ces insectes une métamorphose incomplète, à la différence des coléoptères. Ils sont pourvus ensuite d’un éperon articulé, qualifié de piqueur et de suceur par les scientifiques. Ils possèdent des ailes antérieures cornées à la base et membraneuses au bout. Enfin, leurs glandes produisent souvent des sécrétions olfactives désagréables pour l’homme. Connaissez-vous la fameuse odeur des punaises, qui nous oblige à nous boucher le nez lorsqu’elle est perceptible ? D’autres hémiptères sont toutefois inodores. Concernant leur apparence, les chercheurs ont recensé une diversité méconnue. Différentes formes sont même surprenantes. Par exemple, les coréidés possèdent des pattes des plus curieuses, qui ont donné lieu à différents articles dans les revues spécialisées. Les tingides sortent également de l’ordinaire avec un corps rappelant, par certains côtés, de la dentelle. Enfin, les berytidés au repos vous étonneront, car on peut les confondre facilement avec un brin d’herbe ordinaire et en le saisissant on découvre, étonné, qu’il s’agit d’un insecte remuant. De nombreuses classes d’école primaire étudient ce type d’insectes dans la nature ou en créant un élevage domestique. Cela leur donne ainsi des informations utiles sur ces mignonnes petites bêtes, qui vivent à côté de nous.

Des hémiptères nuisibles et d’autres utiles

Certains de ces charmants insectes peuvent être nuisibles pour les végétaux. Par exemple, si de nombreux hémiptères se posent sur une plante, la salive qu’ils injectent la fera mourir, car elle ne supportera pas une telle agression. D’autres insectes de ce genre peuvent contaminer des végétaux en lui injectant des maladies (on cite souvent le cas de spores de champignons parasites, qui nécrosent le végétal). Enfin, certains tingides peuvent détruire des feuilles de poiriers ou de platanes. Ils sont donc redoutés par les jardiniers, souvent obligés d’employer des produits toxiques très polluants pour s’en débarrasser au risque de voir disparaître leur futur récolte. Toutefois, il existe des hémiptères utiles pour l’environnement et l’écosystème. Nous allons en citer quelques-uns. C’est le cas, notamment, des asopinés, qui se nourrissent de certains parasites de la vigne et des larves de doryphores, très envahissants dans les champs de pommes de terre. Les emesinès sont également cités, car ils détruisent les culicidés, qui transmettent le paludisme à l’homme. A l’heure actuelle, différentes recherches en laboratoire ont vu le jour afin d’utiliser des hémiptères pour lutter contre les parasites de certains légumes cultivés sous serre dans le sud de notre pays. A terme, on pourrait ainsi se passer des insecticides polluants et malsains pour la planète en profitant des bienfaits innombrables de la nature et en respectant l’écologie.

Des particularités méconnues

Dans le cadre de la reproduction, de nombreux hémiptères présentent des pratiques curieuses et amusantes. Par exemple, chez les punaises, il a été constaté que le mâle perfore l’abdomen de la femelle avec son appendice épineux et pourvu de crochet. Sa partenaire ne meurt pas, mais elle doit éprouver une certaine souffrance. Une fois introduit, le sperme du monsieur traverse alors tout le corps de sa partenaire avant de finir dans les ovaires pour entamer sa fécondation. Il s’agit d’un circuit hors du commun pour cette substance, qui ne parvient pas directement à destination. Une autre particularité surprenante est également à signaler chez la femelle coreide (et chez certains belostomas). La dame pond ses œufs sur le dos de son mari. Celui-ci va les porter ainsi jusqu’à leur éclosion et il ne semble nullement gêné pour accomplir ses taches quotidiennes avec cette charge supplémentaire. Après le crapaud accoucheur, où le mâle aide sa compagne à mettre au monde sa progéniture en lui caressant le ventre, nous découvrons un papa baby-sitter, qui porte ses enfants sur son dos. Comme vous le voyez, les hémiptères possèdent de nombreux secrets, que beaucoup de gens ignorent encore.