Communiqué de la FAO

Aujourd’hui j’ai envie de faire quelque chose d’un peu différent, c’est à dire de vous faire part d’un communiqué de la FAO. Celui ci est en Anglais donc j’espère que vous vous exprimez couramment dans la langue de Shakespeare… et si ce n’est pas le cas, scroller jusqu’en bas de l’article et vous aurez une traduction.

Welcome remarks of the FAO Representative,

Let’s not be scared by strong words, today is an historical day. It’s historical, because it’s the first time in Lao PDR that a gathering takes place to study the role of insects as food, scientifically.
Insects as food can help combat malnutrition. Insects as food can help reduce the terrific demand of energy for producing food for billions of people.

Combat malnutrition

FAO praises the political will of the government to “sustain economic growth over the next five years, creating a solid foundation for the country to free itself from the UN’s list of least developed countries by 2020”. But FAO would like to warn that this goal could not be sustainable with the promotion of western centric solutions to malnutrition such as dairy farming as source of calcium or with the promotion of industrialized countries models. Following such models would leave behind an increasing number of malnourished people, in the countryside but also in the cities, and first of all in Vientiane.
Indeed it is the place at the heart of the nation where many of the young poor will come desperately looking for jobs, but will not, as their full mental and physical potential will have been irreparably damaged due to an unbalanced diet in their childhood, as rice is not enough.

As it is unrealistic to reach every child and every mother in the
country by providing imported micro-nutrients, more protein coming from cattle, the Lao people need to first look at its own resources, and to build its future on the basis of its own culture. As the re- elected Politburo member Mr. Somsavat Lengsavat said last week : “If we want to develop our nation, we need to rely on the specificity of the country. We cannot copy development models from other countries”.

And what’s the culture, what’s the food tradition in Laos? Later on this morning, the extraordinary chance of the country to have the vast majority of its people consuming insects will be demonstrated.

Today is a special day as we don’t look only at food products developed abroad. We look at the Lao culture. Most of the Lao people appreciate insects as food. And that’s by building on this that we will all together win the fight against malnutrition and that Laos PDR will remain food independent, and that the People of Laos will remain Lao.

An example for the world

Moreover, the Lao People will be an example for the world. If we don’t stop looking for more and more energy, by building dams, constructing power stations, if we don’t stop extracting resources and using more and more chemicals to produce always more on less land, the system will collapse.

Is it feasible to feed the world with protein from beef meat when
15,500 liters of water is necessary to produce one kilo of beef? Is it feasible, when 70 per cent of the agricultural land worldwide is dedicated to cattle breeding and crops to feed them?

By working scientifically on insect breeding, on sustainable harvesting of insects, the Lao model could be an example for other nations, a source of knowledge for feeding the new billions of people who will live in megalopolis all over the world.

Within a year, FAO will organize a global conference on insects as a food. The Lao experience will be an extraordinary source of input for this world event.

In the future, the Lao PDR will be a member of the World Trade Organization (WTO). World trade requires standards. Lao PDR currently takes the initiative in the insect trade. Last November, when the Coordinating Committee for Asia of the Codex Alimentarius met in Indonesia, the Lao delegation proposed an international standard for edible crickets and related products. The proposal was very well received by several countries. In November 2012, when the Committee will meet again in Japan, the road will be open towards trading edible crickets in the region, which represents 60 % of the world population but which also counts 578 million people as suffering from hunger.

So today is a historical day, and when the time will come, you will be able to tell your children and grand-children: I was there, I contributed to the use of the Lao culture richness to fight hunger, in order to have each child born in Lao PDR well nourished, not at risk to be stunted anymore, and to help Laos not to be dependent anymore on assistance from abroad. I was there, I contributed to promote a system to feed the world at the human scale, a resilient system to feed in harmony, in peace, 9 billion people within 40 years, within two generations.

It’s all these extraordinary local, regional and global challenges that bring us here today.

Très intéressant allez-vous me dire, n’est-ce pas ?

Ou alors vous n’avez rien compris. Si c’est le cas, je ne vous en blâme absolument pas. J’ai dû le relire pour bien m’en imprégner de toute façon. Dans les grandes lignes, ce que cela dit c’est qu’il faut manger des insectes comestibles pour sauver le monde. Ok, « no big deal » comme diraient nos cousins outre-atlantique.

Encore besoin d’être convaincu ?

Mais pour ceux qui ne sont pas encore convaincu, voici une traduction faîtes par mes soins :

Allocution de bienvenue du représentant de la FAO

Il ne faut pas avoir peur d’employer des mots forts, aujourd’hui est un jour historique. Historique, car c’est la première fois qu’un rassemblement a lieu au Laos dans le but d’étudier le rôle des insectes comme nourriture, scientifiquement parlant.
Manger des insectes comme une nourriture quotidienne peut aider à combattre la malnutrition et aider à réduire une demande croissante en énergie pour produire une nourriture traditionnelle pour les milliards de personnes {que va accueillir notre planète dans les prochaines années}.

Combattre la malnutrition

La FAO félicite la volonté politique des gouvernement à « soutenir la croissance économique au cours des cinq prochaines années afin de créer une base solide dans le but de sortir les pays les moins avancés de la liste des pays en développement de l’ONU d’ici à 2020″. Mais la FAO tient également à avertir que cet objectif pourrait ne pas être {un choix de développement} durable s’il est fait sur la base d’une promotion des solutions centrées sur la malnutrition telles quelles sont proposées par l’Occident en matière de production laitière comme source de calcium à la base des modèles en provenance des pays industrialisés. Appliquer de tels modèles seraient laisser un nombre croissant de personnes souffrir de malnutrition dans les campagnes mais aussi dans les villes, et d’abord à Vientiane.

En effet, ce lieu est le cœur de la nation. Un endroit où beaucoup de jeunes pauvres seraient amener à se réfugier désespérément à la recherche d’un emploi. Mais qu’ils ne pourront pas assumer, car leur potentiel mental et physique aura été irrémédiablement endommagé. Cela dû à une alimentation déséquilibrée durant leur enfance, car le riz n’est pas suffisamment nourrissant.

Comme il n’est pas réaliste de croire que l’on puisse atteindre chaque enfant et chaque mère dans ce pays en leur fournissant des micro-nutriments importés pour encore plus de protéines bovines, le peuple laotien doit d’abord étudier ses propres ressources naturelles et s’en servir pour construire un avenir sur la base de sa propre culture. Comme le membre du Politburo réélu M. Somsavat Lengsavat a déclaré la semaine dernière : « Si nous voulons développer notre pays, nous devons compter sur toutes les spécificités de ce dernier. Nous ne pouvons {nous permettre} de copier les modèles des autres pays développés ».

Et quelle est cette culture, cette tradition alimentaire propre Laos ? Plus tard dans la matinée, c’est la chance extraordinaire d’un pays que d’avoir la vaste majorité de sa population manger des insectes, ainsi en sera-t-il démontré.

Aujourd’hui est donc un jour spécial dont nous sommes les témoins. Parce que nous ne dépendrons plus des produits alimentaires élaborés et importés depuis l’étranger. Nous nous tournons finalement vers la culture laotienne. La plupart des gens au Laos aiment manger des insectes. Et c’est en s’appuyant sur cela que nous allons, tous ensemble, gagner le combat contre la malnutrition et nous battre pour l’indépendance alimentaire du Laos

Un exemple pour le monde

Et c’est grâce à cela que le peuple laotien deviendra un exemple pour le monde entier. Si nous n’arrêtons de courir après toujours plus d’énergie, en construisant des barrages ou des centrales électriques, si nous n’arrêtons pas d’extraire encore et toujours plus de ressources et d’utiliser de plus en plus de produits chimiques pour produire toujours plus sur toujours moins de terres, il est garantie que tout le système s’effondrera comme un château de carte.

Est-il raisonnable de nourrir une population toujours plus grandissante avec des protéines de bœuf quand on sait que 15 500 litres d’eau sont nécessaires pour produire un kilo de viande de bœuf ? Est-ce encore envisageable quand 70 pour cent des terres arables du monde sont déjà consacré à l’élevage et autres cultures pour nourrir ce bétail ?

En effectuant des recherches scientifiques sur la reproduction des insectes couplée à d’autres sur l’exploitation durable des insectes comestibles, il apparait clairement que le modèle Lao pourrait devenir un exemple à suivre pour les autres nations, une source de connaissances et d’inspiration dans lesquels les peuples pourraient puiser pour alimenter les nouveaux milliards de personnes qui vivront dans les mégalopole du futur.

Dans un an, la FAO organisera une conférence mondiale sur les insectes comestibles. L’expérience du Laos sera alors une source extraordinaire d’informations et de retour d’expérience en vue de cet événement mondial.

A l’avenir, la République démocratique populaire du Laos va devenir un membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Et le commerce mondial exige l’application de normes très strictes qu’il nous faudra respecter. Le RDP du Laos prend actuellement l’initiative dans le commerce d’insecte comestible. En Novembre dernier, lorsque le Comité de coordination pour l’Asie du Codex Alimentarius s’est réuni en Indonésie, la délégation laotien a même proposé une norme internationale pour les grillons comestibles et d’autres produits connexes. La proposition a même été très bien accueillie par plusieurs pays. En Novembre 2012, lorsque le Comité se réunira à nouveau au Japon, il n’y aura plus aucun obstacle en vue du commerce de grillons comestibles dans la région. Une région qui représente 60 % de la population mondiale, mais qui compte également 578 millions de personnes souffrant de la faim et en état de malnutrition.

Aujourd’hui est donc un jour historique, car quand le temps sera venu, vous serez en mesure de dire à vos enfants et vos petits-enfants : « j’étais là , j’ai contribué à promouvoir la richesse de la culture Laotienne pour combattre la faim dans le monde et afin que chaque enfant né au Laos soit bien nourri et ne risque plus de souffrir d’un retard de croissance. J’étais là pour aider le Laos ne plus être dépendant de l’aide étrangère. J’étais là , j’ai contribué à promouvoir un système pouvant nourrir le monde entier, un système flexible pour nourrir en harmonie, en paix, plus de 9 milliards d’être humain d’ici 40 ans ».

C’est l’ensemble de ces défis extraordinaires à dimension locale, régionale et mondiale qui nous amènent à nous réunir ici, aujourd’hui .

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